Impression 3D en céramiques, sables et bétons

Publié le 24 juin 2013

À l’heure actuelle, très peu de machines sont capables d’imprimer en céramique. Le procédé est assez complexe, ce qui suppose d’être familiarisé avec un certain nombre de règles de design.

Son impression se déroule généralement en deux temps : le matériau composite est d’abord imprimé par frittage laser ou 3DP, puis l’objet subit un traitement suivi d’un émaillage à chaud à plus de 1 000 °C, comme lors d’un émaillage traditionnel. Différentes couleurs peuvent être alors appliquées lors de cette seconde phase du processus.

Certains matériaux de moulage couramment utilisés en fonderie, comme les sables, sont également compatibles avec l’impression 3D. Ainsi, le Ceramics 5.2, un sable de silicate et d’aluminium proposé par EOS, peut être employé pour la fabrication de moules destinés à toutes sortes d’applications. Résistant très bien à la chaleur, il convient donc parfaitement pour des moulages nécessitant des températures élevées. Les matériaux Quartz 4.2 et Quartz 5.7, aussi édités par EOS, sont des sables de quartz enduits de résine phénolique, utilisés pour réaliser des moules aux formes complexes.

Où est née l’impression en sable ?

Les premières impressions en sable ont eu lieu en 1999 en Allemagne, au sein de la start-up Generis. Cette entreprise s’est ensuite scindée en deux entités en 2003 : ProMetal pour l’impression en sable et Voxeljet pour le moulage à cire perdue.

Structures imprimées avec Stone Spray à l’aide de sable de plage. (Source : Petr Novikov, Inder Shergill et Anna Kulik – Institute for Advanced Architecture of Catalonia)

Structures imprimées avec Stone Spray à l’aide de sable de plage.
(Source : Petr Novikov, Inder Shergill et Anna Kulik – Institute for Advanced Architecture of Catalonia)

Du côté des machines, il y a aussi des avancées dans ce domaine. Une équipe de jeunes architectes espagnols de l’IAAC (Institute for Advanced Architecture of Catalonia) a ainsi mis au point un robot à énergie solaire, baptisé Stone Spray, qui est capable d’imprimer en 3D des structures en sable. Conçu pour fonctionner en extérieur, ce robot mixe le sable avec un liant, puis le vaporise couche après couche.

Parallèlement, les recherches se multiplient dans le domaine de l’impression de matériaux sur de grandes surfaces. Alors que jusqu’à présent, l’impression 3D en architecture était cantonnée à la production de maquettes et de modèles réduits, il est désormais envisageable d’imprimer en 3D des maisons.

C’est ce que propose la société Contour Crafting, qui annonce pouvoir imprimer en 3D des habitations d’une superficie de 200 m2 en une vingtaine d’heures, avec ajout ultérieur des portes et fenêtres. Cette solution pourrait être envisagée dans les cas d’urgence (catastrophes naturelles, zones dévastées), permettant ainsi de construire des maisons très rapidement et à moindre coût.

Les matériaux utilisés dans ce contexte sont des similibétons. Le MIT Media Lab a notamment mis au point un dispositif d’impression 3D de moules de grande taille en polyuréthane. Ce polymère, très fréquent dans la fabrication de structures en mousse, présente de nombreux atouts : très bonne isolation thermique, temps de durcissement réduit, stabilité dans le temps. Le béton est ensuite coulé dans ces moules en polyuréthane, qui mesurent entre 1,5 et 1,8 m de long.

L’impression 3D part sur la Lune

L’Agence spatiale européenne a même décidé d’intégrer l’impression 3D dans ses recherches, en faisant intervenir la D-Shape, l’imprimante 3D à béton mise au point par l’Italien Enrico Dini. Son objectif est de concevoir une machine capable d’utiliser la matière lunaire pour construire une station spatiale sur place, dont le dôme en nid-d’abeilles permettrait de protéger l’équipe des chutes de météorites. Cette imprimante 3D récupérerait le sable lunaire pour le déposer couche après couche, en le liant avec une solution saline. La structure finale s’apparenterait fortement à un simili-béton.

2 commentaires “Impression 3D en céramiques, sables et bétons

  1. Bonjour,
    Je peaufine une idée depuis près de 40 ans. Je la vois à chaque fois que je ferme les yeux. J’ai bien essayé de la réaliser mais la différence entre ce que je « vois » et ce que je fais est rédhibitoire. L’avènement de l’impression 3D m’ouvre des perspectives mais je n’ai pas de compétences en dessin industriel et les objets à créer sont de grande taille.
    Auriez-vous quelques conseils à me donner ?

  2. specialisé dans l’usinage, nous commençons à regarder du coté de l’impression 2D plastique et metal, nous pouvons peut-être vous aider dans votre projet.
    cordialement

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