Que va changer l’impression 3D ?

Publié le 23 juin 2013

RENDRE LA FABRICATION ACCESSIBLE À TOUS

Le succès actuel des imprimantes 3D personnelles et des services d’impression 3D va de pair avec la naissance d’un écosystème complet autour de la fabrication digitale pour les particuliers. Désormais, il est très facile de se procurer sur Internet des fi chiers d’objets prêts à imprimer, ou de customiser un design avant de l’envoyer en impression (ou de l’imprimer soi-même).

Un marché très prometteur

Terry Wohlers, spécialiste de la fabrication additive, estime que le marché de l’impressio 3D devrait atteindre 3,7 milliards de dollars en 2015, et plus de 6 milliards en 2019 !

L’impression 3D ouvre ainsi le champ à un nouveau mode de production des objets usuels, qui devient l’aff aire de tous. Les particuliers peuvent s’équiper de « machines à fabriquer » ou opter pour un service en ligne d’impression qui leur assurera un résultat de qualité professionnelle. Par ailleurs, des lieux de fabrication essaiment un peu partout en France et dans le monde. Équipées d’imprimantes 3D, ces usines de quartier (comme les Fab Labs) sont des espaces où chacun peut trouver aide et soutien pour ses projets.

L’impression 3D porte en elle l’idée de redonner au consommateur un pouvoir sur les objets qui l’entourent. Avec l’accès aux fi chiers de ces objets et à un moyen de production, il peut mieux les comprendre, les reproduire ou les modifier.

La Printrbot jr de Printrbot , une imprimante 3D personnelle à moins de 350 €. (Source : Printrbot)

La Printrbot jr de Printrbot , une imprimante 3D personnelle à moins de 350 €. (Source : Printrbot)

FABRIQUER DES OBJETS SANS ASSEMBLAGE

Comparée aux techniques de fabrication actuelles, l’impression 3D est un bouleversement complet.

Actuellement, pour fabriquer un objet de manière industrielle, un ensemble d’actions sont nécessaires, telles que broyer, forger, plier la matière, réaliser des moules, couper, souder, coller ou assembler. Une grande quantité de matière est souvent perdue lors de cette phase, sans compter la masse d’énergie nécessaire pour la production. De plus, les machines utili- sées ont généralement une fonction unique, chacune ayant sa place dans une chaîne de production longue et complexe. Cela implique de produire l’objet en grande quantité pour réduire les coûts et de concevoir son design de façon standardisée pour qu’il soit réalisable par la chaîne de production existante. Ce n’est donc pas l’usine qui s’adapte à l’objet, mais l’inverse.

En revanche, un objet créé par fabrication additive est généralement réalisé en un seul passage, avec une seule machine, ne requiert pas ou peu d’assemblage, et peut contenir des éléments mobiles. Cependant, un post-traitement est souvent nécessaire pour assurer, par exemple, la solidité ou l’étanchéité de la pièce.

RÉDUIRE LES COÛTS DE PRODUCTION

De véritables économies sont possibles grâce à l’impression 3D, car elle n’utilise que la matière nécessaire à la fabrication de l’objet ; celle qui ne sert pas peut être alors recyclée pour la réalisation d’un nouvel objet. Cet avantage concerne notamment l’impression 3D de métal, à la diff érence de l’usinage traditionnel où les pertes estimées de métal représentent 80 à 90 %, et la matière perdue n’est pas réutilisable.

Contrairement aux idées reçues, l’impression 3D permet aussi de gagner du temps en production. En eff et, si le processus d’impression est généralement beaucoup plus lent que les autres méthodes de fabrication, le temps moyen de prototypage est en revanche consi- dérablement réduit.

Un exemple d’objet customisé imprimé en 3D : les poupées personnalisées Makie. (Source : MakieLab)

Un exemple d’objet customisé imprimé en 3D : les poupées
personnalisées Makie. (Source : MakieLab)

RÉALISER DES PIÈCES UNIQUES À LA DEMANDE

La customisation et la fabrication à la demande sont facilitées grâce à l’impres- sion 3D. Alors qu’auparavant, la production de masse était nécessaire pour rentabiliser l’usinage d’un produit, il devient possible de créer des objets uniques, sans coût prohibitif.

Grâce à l’impression 3D, de nombreuses industries pourraient donc entrer dans l’ère de la customisation à grande échelle. Les objets seront fabriqués à la demande, en prenant en compte les goûts particuliers du consommateur. La technologie ira de pair avec le développement d’outils de customisation, en ligne ou hors ligne, qui permettront au consommateur de modifi er les formes ou d’ajouter ses propres paramètres à l’objet.

IMAGINER LES OBJETS DE DEMAIN

Avec l’impression 3D, les designers et les ingénieurs peuvent inventer de nouvelles formes qui n’étaient jusqu’alors pas envisageables avec les procédés de fabrication traditionnels. Angles, frictions, formes complexes, etc., il est désormais possible de penser en dehors des standards. Les objets peuvent ainsi gagner en légèreté, en solidité et en rapidité d’assemblage.

Les 9 avantages de l’impression 3D

  • Customisation à coût accessible.
  • Design mieux optimisé.
  • Production d’une grande variété de produits avec une seule imprimante.
  • Possibilité de réaliser des objets très petits.
  • Peu de pertes de matière.
  • Pas de corrélation entre la complexité d’un objet et son coût.
  • Production à la demande.
  • Raccourcissement de la chaîne de production.
  • Accès nouveau et facilité à la fabrication d’objets.

(Source : CSC)

2 commentaires “Que va changer l’impression 3D ?

  1. Bonjour,

    J’ai été tant tourneur fraiseur de formation, travaillé dans l’aéronautique dans une entreprise possédant une section de mise en forme du plastique, je suis maintenant responsable d’atelier prototypage.

    Je voudrais vous signaler que vous omettez il me semble quelques de détail, mais, cela dit, je vois les mêmes dans TOUT les articles qui parlent d’impression 3D.

    « Le consommateur » dont vous parlez, devra savoir se servir d’un logiciel de CAO, et même si il en existe aujourd’hui des gratuits, ce n’est pas comme utiliser paint, cela me parait donc plutôt abusif de faire croire à la ménagère qu’elle pourra imprimer les pièces de sa voiture qui lui manque. Du moins pas tant qu’une base de donnée de pièces, correctement référencée n’existe (ce qui pose des problèmes de propriété intellectuelle…)

    Broyer, je pense pas, j’aurais rajouté usiner quand même dans la liste de procédés industriels, c’est la base…
    De plus, il est impossible de se passer de ces procédés, pour certaines contraintes mécanique nécessitant de la précision. Et de là a avoir une machine à frittage de poudre dans son garage voir même dans un fab-lab…

    Réduire les couts de production de prototype, c’est tout. Et quand on usine une pièce, les copeaux ne sont pas perdus, ils sont re-vendus et refondus.

    Pour les objets de demain, c’est vrai, les chercheurs en RDM commencent, grâce à de puissants calculateurs à tomber sur des formes complexes, quasiment impossible à réaliser de manière traditionnelle.

    CDT

  2. Bonjour,
    Une chose m’étonne dans la liste des avantages -ou inconvénients- de l’impression 3D est l’absence d’allusion à l’impact que cela aura sur les transports: quand la répartition des lieux de production aura atteint un niveau suffisant, et que les matériaux à traiter seront plus nombreux, il ne s’agira plus de transporter des objets (sinon sur une courte distance), mais des matières premières, donc en vrac.
    Ceci déplace les unités de production, et restructure les transports !
    Sauf à ce que les détenteurs des brevets ne les mettent pas enligne !
    Cdlt

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